Dans la start-up bubble belge, parler de Start It @KBC, c’est un peu comme mentionner Y Combinator sur la côte Ouest : une référence pour tout entrepreneur qui veut donner un coup de pédale à son projet. Quand le programme a décidé de s’implanter en Wallonie sous la bannière Start It @CBC, c’est naturellement vers La Grand Poste qu’il s’est tourné pour un pied à terre à la hauteur de ses ambitions. Un an après son lancement au sud du pays, retour sur les fondements du programme avec Aurélien Troonbeeckx, Program Manager.
En Flandres et à Bruxelles, on ne présente plus Start It @KBC. En près de 10 ans, le programme a accompagné plus de 1200 start-ups, des milliers d’entrepreneurs et dispose même de bureaux à New York et d’une antenne à Budapest. Une formule à succès qui repose sur une philosophie centrée sur les porteurs de projets, ainsi que sur la force d’un puissant réseau, celui de KBC-CBC, la première banque du pays, bien que le parallèle s’arrête là, le programme étant largement indépendant de la maison mère.
À l’origine du projet, la volonté principale : « être en contact avec l’innovation, suivre ce qui se passe sur le marché et se positionner au côté des entrepreneurs. Apprendre à leur côté » explique Aurélien Troonbeeckx, responsable pour Start It @CBC au sud du pays. En retour, le programme offre aux start-ups une boîte à outils, du coaching et un espace de travail pour avancer le plus rapidement possible. Une formule éprouvée, lancée depuis près d’un an en Wallonie, à La Grand Poste, dans le cadre du programme Start It @CBC, initié en partenariat avec Wallonie Entreprendre, Noshaq, CBC, EKLO et LeanSquare.
Harder, better, stronger
« Par définition, une start-up est une entreprise apprenante, qui construit un business model sur base d’hypothèses. Des hypothèses qui doivent être testées en vue d’être validées ou invalidées. Un stade précoce où l’important n’est pas tant de réussir ou d’échouer, mais de tirer les leçons de ses erreurs. Au plus tôt, au mieux. Notre ambition avec Start It @CBC, c’est de réduire ce processus d’apprentissage autant que possible ».
Entre deux tasses à café, Aurélien résume l’essence de Start It @CBC. Une méthode rigoureuse, scientifique, qui se destine à toutes et tous, le programme étant omnisectoriel.
Pour intégrer ce dernier, une seule règle : être une start-up, c’est-à-dire porter un projet innovant, ambitieux et scalable. Start It se positionne par exemple juste après un accélérateur étudiant et garde comme cœur de métier : les startups en phase de croissance et d’expansion (inter)nationale.
Sélectionnées sur dossier, les start-ups qui répondent à ce triple critère et qui souhaitent s’investir peuvent bénéficier d’un accompagnement 100% gratuit de 12 mois, en ligne et en présentiel, qui intègre des workshops variés et un planning sur mesure. Elles se voient aussi attribuer un coach personnel avec lequel des séances mensuelles en one-to-one sont organisées. Bref, un suivi intense, mais aux petits oignons, dont l’objectif est de permettre aux participants de prendre du recul par rapport à leur réalité et se poser les questions qu’ils ne se poseraient pas nécessairement. Une introspection aussi salutaire que nécessaire, qui passe par une mise en contact avec différents profils susceptibles de les épauler : partenaires, mentors, mais aussi les nombreux alumni du programme.
Une spécificité de Start It, souligne Aurélien : « Le programme est entièrement gratuit. Nous demandons juste aux start-ups qui l’intègrent de se rendre disponibles et de prendre du temps pour faire vivre la communauté. C’est un pilier de la formule Start It, car bien souvent, les personnes les plus à même d’aider un entrepreneur, ce sont d’autres entrepreneurs, qui ont été confrontés, si pas aux mêmes difficultés, à des cas de figure similaires ». Une mise en relation qui peut aussi ouvrir des portes, à l’instar de cette start-up du programme qui, mise en contact avec un lead potentiel par un mentor, n’a eu qu’à poser son slide deck sur la table pour le convaincre, se rappelle volontiers le directeur du programme.
No cash, no bullshit
Un partage d’expérience donc, mais pas de solutions de financement à la clé, précise Aurélien, pour qui l’objectif n’est pas là. « Ce n’est pas parce que Start It a vu le jour dans le giron de KBC/CBC que nous agissons comme des investisseurs. Au contraire, nous nous positionnons comme un acteur indépendant. Nous proposons un programme de haut niveau, sans prise de participation et sans engagement automatique. Bien entendu, nous pouvons mettre en contact les participants avec des investisseurs potentiels, mais l’initiative revient aux start-ups. C’est nettement plus pertinent comme cela ».
Une approche réaliste, à l’image d’un mouvement start-up qui a gagné en maturité au fil des ans. « Il y a de ça encore quelques années, tout le monde voulait lancer sa start-up, avec pas mal de déceptions en bout de course. Chez Start It, nous préférons d’emblée confronter les apprenants à la réalité du métier, à savoir la nécessité d’innover et d’être ambitieux, mais aussi être réaliste et garder les pieds sur terre. Par exemple en rappelant que la meilleure manière de pérenniser son projet, c’est de rapidement dégager de la rentabilité. C’est convaincre les investisseurs qu’on adresse un problème qui fait tellement mal que des gens sont prêts à payer pour la solution qu’on propose ».
La Grand Poste, une évidence
Quand il a été question d’ouvrir une antenne en Wallonie, le choix du lieu n’a fait aucun doute. Il fallait s’implanter à Liège, à La Grand Poste. Une évidence contre laquelle on ne trouvera rien à redire.
« À Liège, l’écosystème est dynamique et était prêt pour accueillir un programme Start it. Au centre de celui-ci, La Grand Poste s’est imposée. Avec ses nombreux entrepreneurs, ses activités et son offre d’incubateur d’incubateurs, c’est The Place to Be. De nombreux entrepreneurs sont en concurrence, mais évoluent ici dans un climat de saine émulation, où ils échangent volontiers. En plus, le lieu est magnifique. C’est quand même incroyable d’avoir son bureau ici ».
Une joyeuse communauté à laquelle Start It entend bien contribuer, en ouvrant son réseau, en aidant les start-ups à apprendre et en les accompagnants à mettre leurs idées sur le marché. « En cela, on se rejoint. Un peu comme Gérome (Vanherf, directeur de La Grand Poste, NDLR.), qui connait tout le monde, et qui a toujours bien quelqu’un avec qui vous mettre en contact » s’amuse Aurélien. Les forces de Liège, son réseau, son écosystème et son capital sympathie!
À propos de Start It @CBC
Envie de rejoindre le programme Start It @CBC ? Ne manquez le prochain appel à projets dès avril 2023 pour une rentrée en septembre 2023 ! Infos et inscriptions via le site
Une question sur le programme ? Contactez Aurélien Troonbeeckx, il vous en dira plus autour d’un café.
Crédit photo : Jannes Van der Wouven (Start It @KBC), Clément Jadot (Noshaq)